Entre 2007 et 2016, le département des Yvelines a consacré 13,2 millions d'euros à la coopération décentralisée, une somme modeste par rapport au budget de la collectivité (1,3 milliard d'euros en 2015) mais qui constitue un effort conséquent pour les contribuables.
Les départements peuvent mener des opérations de coopération décentralisée en particulier depuis la loi de 2014 qui donne plus de liberté dans les actions à mettre en place. En 2016, avec 2 millions d'euros, les Yvelines sont le département le plus généreux.
Le récent rapport de la cour régionale des comptes sur ce sujet pointe un manque de rigueur dans l'utilisation de l'argent public :
- 424239 euros d'aide ont été accordés à des gîtes au Liban depuis 2011 malgré une très faible fréquentation (seulement 6 nuitées en 2015)
- le "point d'information touristique du village de Rayfoun" a coûté 51271 euros de frais de fonctionnement pour 2014 et 2015 malgré son manque d'activité
- la "maison des Yvelines", localisée à Ourossogui au Nord-Est du Sénégal, qui a nécessité 200000 euros pour sa construction et coûte chaque année une somme identique en frais de fonctionnement, n'a pas d'objectifs clairement définis. Il s'agirait d'un lieu de réflexion sur l'aide humanitaire qui suivra.
- les Yvelines financent toujours les mêmes pays depuis 2007 sans objectifs et conditions d'attribution clairement définis, sans références à des indicateurs concrets.
Les socialistes appellent le Conseil départemental des Yvelines à réorienter sa politique en matière de coopération décentralisée vers une plus grande rigueur en matière de suivi et de gestion. Ils lui demandent de donner aux partenaires la place qu'ils méritent dans la définition des objectifs et déplorent le manque d'autonomie de l'YCID (Yvelines coopération internationale et développement) dont 99 % des ressources proviennent d'un Conseil départemental au pouvoir de décision prépondérant.
Photographie extraite du figaro.fr (2 décembre 2018)