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Les élus du groupe socialiste au Conseil municipal du lundi 1 octobre 2018

 

 

 

 

Le Parisien (17 juillet 2018) 

 

 

 

 

 

 

 

 

        COMPTE-RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL DE MANTES LA JOLIE DU LUNDI 1 OCTOBRE 2018

  

Parmi les 144 décisions du maire prises entre le 15 juin et le 15 septembre, nous avons souligné le nombre toujours élevé de contentieux juridiques qui coûtent au contribuable. Par exemple, les questions juridiques soulevées par la liquidation de l’association CAC Georges Brassens entraînent des dépenses de 3780 euros (décision du 25 juin 2018) et de 1156 euros (5 juillet 2018).

  

Nous avons demandé des précisions sur les 45000 euros de montant annuel forfaitaire accordé à l’association ADEFRAMS dans le cadre de la coopération décentralisée alors que la cour régionale des comptes vient d’adresser des recommandations au groupement d’intérêt public Yvelines coopération internationale et développement (YCID) créé par le Conseil départemental

  

Conscients de l’intérêt général de la ville, nous avons voté POUR l’approbation du règlement intérieur de la ville (délibération n°4), POUR la mise à jour du Document Unique d’Évaluation et de Prévention des Risques Professionnels (délibération n°5). Ces deux textes ont été approuvés par les instances paritaires (CHSCT et CT). Nous avons également voté POUR le dépôt d’œuvres de Maximilien Luce au musée de l’Hôtel-Dieu (délibérations n°9, n°10, n°11), POUR la convention de partenariat entre la ville, l’ASM et l’association « fête le mur » (délibération n°12), POUR l’attribution d’une bourse aux sportifs de haut-niveau (délibération n°15), POUR le programme d’action et d’insertion d’accompagnement de lutte contre la fracture numérique (délibération n°17), POUR les demandes de subventions concernant la réfection du sol des salles sportives Albert Camus et Michel Cherencey (délibérations n°20, n°21, n°22, n°23).

  

Lors des questions orales portant sur la réhabilitation des 273 appartements de la Croix Ferrée, nous avons pris acte de la volonté du maire de discuter avec tous les acteurs, et donc toutes les amicales de locataires, pour la mise en place du processus de relogement et d’examiner avec sérieux les dossiers de ceux et celles qui désirent revenir dans leur logement à l’issue des travaux. Nous partageons les inquiétudes des locataires, heurtés par les décisions rapides à ce sujet, et serons vigilants à ce que ces promesses soient tenues. Une nouvelle concertation semble s’imposer.

 

Car, si la réhabilitation est nécessaire, elle ne peut se faire sans les locataires.

 

 

 

Yvelines. À Mantes, le projet de réhabilitation de la Croix Ferrée tourne au vinaigre

 

Le projet de réhabilitation du quartier Braunstein à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ne contente pas les locataires qui ne souhaitent pas quitter définitivement leurs logements.

 

Nora Driff et Mhijiba Bouzerda sont inquiètes. Toutes les deux vivent depuis 20 ans dans les ensembles de la rue des Carrières, dans le quartier de Gassicourt à Mantes-la-Jolie.

 La réhabilitation ? Cela fait 20 ans qu’on nous la promet. Et maintenant qu’elle va avoir lieu, on ne va pas pouvoir en profiter… »

 Le 4 juillet dernier, comme pas mal d’autres locataires, elles ont écouté Raphaël Cognet, le maire de la ville, venu leur expliquer que cette réhabilitation allait nécessiter le départ des locataires, mais que des solutions de relogement leur seraient proposées.

Un argument qui ne les a pas tellement convaincues. « Nous avons l’impression d’être chassés comme du bétail… On n’est pas contre cette réhabilitation. Mais que l’on ne nous empêche pas de revenir dans ces appartements réhabilités », expliquent-elles.

 

Marc Jammet, lanceur d’alerte

 

Alors, pour mieux faire entendre leurs voix – sous l’impulsion de Marc Jammet, conseiller municipal PCF qui a joué le rôle de lanceur d’alerte dans cette affaire – Nora et Mhijiba, accompagnées par Liliane Cluny, elle-même locataire de son appartement depuis 40 ans, ont constitué le comité de défense des locataires de la Croix-Ferrée et de la rue des Carrières, affilié au CLCV (Consommation Logement Cadre de vie).

 Nous ne voulons pas que nos droits soient bafoués. On a l’impression que l’on va nous déplacer comme des meubles ! »

En peu de temps, le comité de défense s’est vu rallier par de nombreux locataires, inquiets eux aussi du sort qu’on leur réserve. « Certains locataires ont passé leur vie ici. Cette annonce est violente pour ces gens qui sont âgés. Un homme, qui vit ici depuis presque 60 ans a même fait un malaise l’autre jour lorsqu’on lui a expliqué ce qui allait se passer. Nous ne pouvons pas laisser faire cela », explique Nora Driff. Ainsi, elles ont commencé à faire signer une pétition et compte rallier à leur cause des Mantais d’autres quartiers.

  

Amender la charte

 

Nora, Mhijiba et Liliane, poussées par la centaine de locataires qui les ont rejoints, souhaitent « que ceux qui veulent revenir le puissent après la réhabilitation. Nous voulons pouvoir discuter avec le maire afin qu’il revienne sur ses décisions. »

 En réalité, elles veulent que la charte, signée par Raphaël Cognet, Arnaud Legros, le président du directoire des Résidences Yvelines Essonne, et Sandra Da Costa, la présidente de l’Amicale des locataires qui, selon le comité de défense, « ne représente que 20 adhérents », soit amendée.

 Cette amicale, créée en janvier dernier, « juste après le lancement des appels d’offres », ne porterait pas correctement la voix des locataires.

 Cette charte a été signée par une personne* que nous ne connaissons pas. Elle ne nous a pas suffisamment informés », témoignent Nora Driff et Mhijiba Bouzerda.

 Loin de chercher la polémique, le comité de défense souhaite que la maire entende leur appel. « Ce comité a été créé il y a quelques jours, je ne les connaissais donc pas, mais j’ai la volonté d’avancer avec tout le monde », explique Raphaël Cognet.

 

« On n’expulsera personne »

 

S’il semble prêt à se rapprocher des locataires pour trouver des solutions, il rappelle aussi qu’il n’a « pas le droit de faire signer des baux précaires à ces habitants. Nous leur mentirions si nous leur disions « partez quelque temps ailleurs, et quand vos appartements seront prêts, vous pourrez y revenir ». Lorsque les tours du Val Fourré sont tombées, nous n’avons jamais promis aux habitants qu’ils reviendraient dans leurs logements, tout simplement parce que nous ne pouvions pas le faire. »

 En revanche, le maire promet de n’expulser personne et rappelle que trois propositions de logements seront faites, et que si les trois sont refusées, « on discutera au cas par cas ».

 Mais selon lui, et « par expérience, les gens sont rarement déçus des logements qu’on leur propose. Les loyers restent inchangés et les appartements sont plus spacieux. »

 Pas sûr que cet argument convienne à ceux qui aujourd’hui n’ont qu’un seul espoir : pouvoir profiter de leur résidence après la rénovation.

 

* Jointe par téléphone, Sandra Da Costa, la présidente de l’Amicale des locataires ne nous a pas rappelés.

 

« Les choses sont allées trop vite »
Le comité de défense des locataires de la Croix Ferrée et de la rue des Carrières bénéficie dans ce litige qui l’oppose à la mairie de Mantes, d’un soutien de poids en la personne de Rodolphe Jacottin, représentant des locataires au sein du bailleur Les résidences Yvelines Essonne et président du CLCV (Consommation Logement Cadre de vie). « Comme souvent à Mantes, les élus ont voulu aller trop vite. Ils s’y sont pris à l’envers. Bien sûr, la réhabilitation est nécessaire et il n’est pas question de la bloquer mais il faut une nouvelle concertation. Cette charte a été signée trop vite et surtout sans prendre en compte l’accord de l’ensemble des locataires. »
Si le maire explique ne pas pouvoir promettre aux locataires un retour dans leur logement initial, Rodolphe Jacottin affirme l’inverse. « Techniquement, c’est tout à fait possible. Généralement, moins de 20 % des locataires veulent revenir chez eux. Il suffit de leur proposer un système de logements tiroir (logements dits de courtoisie dans lesquels s’installent les locataires le temps des travaux, ndlr). »

 

Céline Evain 78actu